Johan Hoebeke1
Pour de nombreuses personnes, la théorie de l’évolution de Darwin est liée aux notions de « lutte pour la survie », de « survie du plus fort » et, comme l’écrit le poète Tennyson, de « nature, rouge de dent et de griffe ». Or, plus on en apprend sur les mécanismes évolutifs, plus il est manifeste que la coopération a joué un rôle aussi important, voire plus important, que la compétition dans l’apparition des formes de vie complexes telles que nous les connaissons aujourd’hui. Le passage de l’évolution biologique à l’évolution culturelle, qui débute avec l’Homo sapiens, n’a d’ailleurs été possible que grâce à l’incorporation de modèles de coopération dans le cerveau humain, qui ont permis à l’espèce humaine d’évoluer en tant qu’espèce. Dans les paragraphes qui suivent, j’explique que la notion de coopération était déjà présente chez les premiers concepteurs de la théorie de l’évolution, à savoir Charles Darwin (1809-1882) et Alfred Russel Wallace (1823-1913), et que cette notion a survécu chez certains de leurs successeurs malgré le dogmatisme général qui s’était emparé des adeptes de la théorie de l’évolution, lesquels étaient influencés par les idées malthusiennes du 19e siècle. Aujourd’hui, cette notion de coopération se trouve à nouveau sur le devant de la scène suite à l’accumulation de données scientifiques provenant de disciplines diverses comme les mathématiques biologiques, la génétique moléculaire, la biologie cellulaire, les études sur le comportement des animaux, les études ethnologiques et anthropologiques et les études sur le développement psychologique de l’enfant. Je me limiterai aux connaissances acquises en biologie cellulaire et à la version moderne de la théorie de l’évolution qui, outre le niveau génétique, présuppose d’autres niveaux plus complexes sur lesquels la sélection naturelle exerce son influence.
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