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2 mars 2011 3 02 /03 /mars /2011 13:09

La polémique sur le voyage en Tunisie fin décembre, la proposition d’aide sécuritaire au régime de Ben Ali au mépris du peuple tunisien et les justifications désastreuses de Michèle Alliot-Marie ont enfin obligé le Président de la République à se séparer de la ministre des Affaires Etrangères, priée dimanche 27 février de présenter sa démission. L’objectif est bien sûr de circonscrire le malaise et de faire porter sur elle seule la responsabilité de tels errements, alors qu’ils sont caractéristiques du mode de fonctionnement du quinquennat.

 

D’une part, en matière de confusion entre intérêts privés, vie personnelle et service de l’Etat, chacun a encore en tête la croisière du président, tout juste élu, à bord du yacht prêté par son ami Vincent Bolloré, inaugurant ainsi avec éclat et sans vergogne une ère de conflits d’intérêt. On a vu par la suite ce qu’une telle impulsion au plus haut niveau générait : la multiplication des affaires, dont celle dite Woerth-Bettencourt n’est pas la moindre, est telle qu’elle a obligé à de nombreux remaniements ministériels.

 

D’autre part, les Affaires Etrangères ont toujours été, sous la Ve République, un domaine réservé du Président. Michèle Alliot-Marie s’autorisait, dans sa lettre de démission, à considérer qu’elle n’avait «commis aucun manquement ». Ce terme est révélateur de la vision de l’ex-ministre sur sa mission mais aussi de son sentiment d’être en phase avec la politique décidée à l’Elysée. Si elle en est venue aussi naturellement à envisager d’exporter le « savoir-faire des forces de sécurité françaises », c’est que ce savoir-faire, forgé, rappelons-le, durant la guerre d’Algérie, a été utilisé maintes fois au service de présidents dictatoriaux, sans état d’âme.

 

On ne peut ainsi que se réjouir que le développement de la polémique ait forcé Nicolas Sarkozy à effectuer un « ajustement » ministériel, réduisant ainsi son champ de manœuvre pour la période qui suivra les cantonales et à s’exprimer à la télévision le soir même, pour essayer, face à l’onde de choc au Maghreb, de noyer dans des propos généraux sa politique étrangère à contre-courant de l’histoire, calquée sur l’atlantisme et la défense des intérêts occidentaux à court terme. Peine perdue.

 

Mi-février, le nouvel ambassadeur de France en Tunisie, Boris Boillon, censé inaugurer de nouvelles relations entre les deux pays, s’en prenait de façon très agressive à des journalistes. Protégé du Président, matamore à son image, il symbolise de façon caricaturale la dégringolade de la diplomatie française dans le monde, réduite au profit des prérogatives du président. Arrogant certes (qu’on se rappelle le discours de Dakar de Nicolas Sarkozy en 2007 !), mais surtout incapable par idéologie de saisir les nouveaux enjeux et cantonné, à ce titre, à des rodomontades.

 

Les coupes sombres effectuées dans le budget du ministère des Affaires Etrangères (plus de 20% en 25 ans, selon Alain Juppé et Hubert Védrine, dans une tribune au Monde du 6 juillet 2010) et qui vont aller en s’aggravant jusqu’en 2013, en réduisant à la portion congrue la représentation française à l’étranger, ne sont certainement pas pour rien dans la baisse d’efficacité de ce ministère, qui ne semble de plus pas porter attention aux remontées des diplomates aguerris sur le terrain. Un dégât collatéral de taille de la Révision Générale des Politiques Publiques, qui a pour objectif de dégager des économies au détriment du fonctionnement de l’ensemble des services publics. Mais ce sont surtout le choix idéologique de soutien à la prééminence américaine dans le monde, voulue et imposée par l’actuel Président de la République et une approche des relations internationales strictement mercantile, au profit des grandes entreprises françaises, qui décrédibilisent la France.

 

Le compagnon de Michèle Alliot-Marie, Patrick Ollier, député-maire de Rueil-Malmaison, actuel ministre des Relations avec le Parlement, dont le poste était aussi sur la sellette, défend ardemment cette conception utilitaire et restrictive des relations internationales. Cheville ouvrière du rapprochement de la France avec la Libye, à l’initiative d’une Chambre de commerce franco-libyenne dont le siège est dans les Hauts-de-Seine, il déplorait, dans une interview de décembre 2007 ayant trait à la venue du colonel Kadhafi, que, contrairement aux « Anglo-Saxons (qui) savent mettre leur diplomatie au service de leurs entreprises. Nos fonctionnaires en sont loin » et assurait, comme gage de bonne conduite du même Kadhafi, qu’ « il privatise les entreprises ». Si les bénéfices de quelques grands groupes sont l’alpha et l’oméga de la politique étrangère de la France, on peut s’attendre à de nouveaux déboires. 

 

 

 

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