Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Bienvenue

  • : Cocos De Rueil
  • : Blog de la section PCF de Rueil-Malmaison et de Garches
  • Contact

Halte à la vie chère !

Recherche

L'Humain d'abord

 

Cliquez sur l'image pour lire le texte

                      Cliquez ICI pour lire le texte

Archives

Le PCF : votre bien commun

Adhérez en ligne au PCF

2 juin 2010 3 02 /06 /juin /2010 21:52

Texte communiqué par Guy  Evrard :

 

Un extraordinaire bain de jouvence nous attendait, ce matin du dimanche 16 mai 2010, sur le plateau des Glières, au mémorial de ce haut lieu de la résistance armée, au cœur du maquis de Haute-Savoie. Malgré le froid glacial du matin, nous étions plusieurs milliers de manifestants de tous ages, sans badges ni banderoles, réunis à l’appel de l’association CRHA « Citoyens résistants d’hier et d’aujourd’hui » pour défendre le modèle social issu du programme du Conseil National de la Résistance (CNR).

 

Sur la modeste tribune se succédèrent pendant deux heures et demi des représentants de la résistance d’hier et d’aujourd’hui. Témoignant de leurs luttes passées et actuelles, ils affirmèrent avec force leur opposition résolue à l’entreprise de destruction systématique et sans merci menée par les forces politiques au pouvoir dans notre pays, contre les conquêtes sociales issues de la résistance.

 

Nombreux sont ceux de nos concitoyens qui commencent seulement à mesurer la portée du programme du CNR et le changement radical qu’engendra sa mise en application au lendemain de la guerre. Magnifiquement intitulée « Les jours heureux », l’édition clandestine du 24 mars 1944  de ce texte fondateur était une œuvre collective rédigée par des résistants, au péril de leur vie, et signée à l’unanimité par les représentants des principaux mouvements et partis de la résistance.

 

La lutte pour l’application de ce programme ambitieux fut victorieuse de sorte que la France devint, à la libération, un « pays d’exception » marqué par des conquêtes majeures comme la sécurité sociale, les retraites, la mise sous contrôle des banques, la liberté de la presse, les services publics, le droit du travail. Les trente glorieuses ont largement prouvé l’efficacité sociale de ces réformes, même si on était encore loin d’en avoir exploité toutes les potentialités.

   

Mais lorsque survint le renversement du rapport des forces entre le capital et le travail, aggravé fortement à partir des années 80, les puissances financières et leurs relais politiques s’acharnèrent au pillage et à l’accaparement privé des richesses produites par la collectivité nationale, en s’efforçant de balayer tous les obstacles à leur domination sans partage. Les fantastiques gains de productivité réalisés grâce aux progrès des sciences et des techniques, qui auraient dû permettre d’accentuer le progrès social, de développer la culture, la santé, les loisirs…, furent utilisés pour aggraver l’exploitation et la précarisation des salariés. En détruisant les principes de solidarité durement acquis dans les luttes et en instaurant le retour du temps du mépris des droits humains au bénéfice de l’enrichissement sans limite d’une poignée de prédateurs multimilliardaires, le dogme capitaliste sans contre-pouvoir fait courir de nouveau à notre pays et à la société humaine mondialisée, de terribles risques à brève échéance.

 

En France, on mesure mieux aujourd’hui, suite à l’effondrement dans la collaboration de classe de l’essentiel des forces politiques et syndicales, l’ampleur de la revanche que les capitalistes sont en train de prendre sur le monde du travail, sur les simples citoyens, mais aussi sur les couches moyennes.

 

Les gigantesques transferts financiers organisés actuellement par les autorités nationales et supranationales, en faveur de la spéculation et de l’évasion fiscale, révèlent des mécanismes de pillage des fonds publics en plein développement. La manipulation des institutions, par les traités et réformes constitutionnelles se fait au mépris du suffrage universel. Elle est conçue pour empêcher tout recours démocratique des peuples contre les injustices qu’ils subissent, et se renforce particulièrement dans les pays de l’union européenne où la misère gagne du terrain.

 

Quoi qu’en disent les gouvernants et les médias de masse à leur service, cette politique résulte d’une volonté de revanche s’inscrivant dans la durée, ainsi que le déclara le 4 octobre 2007, Denis Kessler, ancien vice-président du Medef : « Il s’agit aujourd’hui de sortir de 1945 et de défaire méthodiquement le programme du Conseil national de la Résistance. (…) Le gouvernement s’y emploie ».

 

Ce travail de démolition est, en effet, largement engagé. La justice, la santé, l’école, le code du travail, les libertés publiques, etc… en font les frais chaque jour. Mais tout n’est pas aussi simple pour la coalition réactionnaire au pouvoir. Car si la cupidité des spéculateurs et des tenants de la haute finance est manifestement sans limite, les dégâts sociaux et environnementaux de la guerre économique et sociale déclanchée contre les peuples et leurs conditions de vie « pour satisfaire les marchés !!! » provoque un réveil des consciences que le matraquage audiovisuel incessant peine de plus en plus à contenir.

 

Ainsi aux Glières, en riposte aux tentatives de récupération des hauts faits de la résistance par le chef de l’état lors de son pèlerinage annuel (dont l’organisation et le déroulement ont scandalisé les résistants), une poignée de militants haut-savoyards a initié en 2007 un rassemblement citoyen annuel. Sous la pression des évènements et du comportement « débridé » du pouvoir, cette manifestation locale a pris maintenant une dimension véritablement nationale. Les manifestants viennent de toute la France et les témoignages des résistances citoyennes actuelles montrent que la base d’indignations et de revendications légitimes qui les motivent s’élargit sérieusement. Le lien qui s’établit ainsi entre ce mouvement de résistance et de désobéissance civique et les luttes de jeunesse de nos anciens du CNR pour « les jours heureux » produit une véritable rupture avec le pessimisme ambiant.

 

En écho aux témoignages émouvants et combatifs comme celui d’Odette Nilès, internée avec Guy Moquet au camp de Chateaubriand dont elle préside l’amicale, du résistant Léon Landini, membre des bataillons FTP-MOI à Lyon, des messages de soutien de grandes figures comme Stéphane Hessel (qui fut résistant, déporté, Ambassadeur de France et co-rédacteur de la charte universelle des droits de l’homme) et Raymond Aubrac (ancien résistant, ex commissaire de la République) tous deux militants infatigables actuellement en déplacement à l’étranger, les résistances actuelles prennent toute leur dimension historique : Didier Poupardin, médecin de quartier à Ivry milite avec acharnement contre les déremboursements de l’assurance maladie pénalisant les familles modestes, Dominique Liot, agent EDF membre des Robin des Bois, est poursuivi pour avoir remis le courant aux foyers en difficulté, François Ruffin journaliste victime de procès dans l’exercice de son métier, lutte pour l’indépendance de la presse. Serge Portelli, magistrat et vice-président du Tribunal de Paris, nous éclaire ainsi : « …nous ne sommes plus dans une démocratie, pas dans un Etat autoritaire, mais dans un Etat limite… » ; « Il y a aujourd’hui une haine de notre passé : ce n’est pas simplement mai 68 dont on ne peut plus parler, ce sont les valeurs, effectivement, de la Résistance et même au delà, les valeurs de la Révolution et celles des Lumières ».

 

Didier Magnin, pilier de l’association CRHA avec le résistant Walter Bassan et le réalisateur Gilles Perret, appelle à réinventer notre modèle social, en référence à celui du CNR, à construire un programme politique, social du XXIème siècle, à construire une nouvelle utopie réaliste.

 

 

 

Partager cet article
Repost0

commentaires